Audit CSRD : comment se passe l’évaluation et le diagnostic pour une entreprise ?

Article mis à jour le 20 octobre 2025

Le résumé de l'article

Afin de se conformer aux nouvelles obligations imposées par la CSRD, l’audit est une étape incontournable pour évaluer son niveau de préparation et identifier les actions prioritaires. Mais comment se déroule cette évaluation concrètement ? Quelles sont les grandes étapes du diagnostic ? Et comment bien préparer son audit CSRD ? Wayden vous répond. 

La CSRD : définition, objectif et mesures phares 

La CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) est une directive européenne qui renforce les obligations de reporting extra-financier (ou reporting de durabilité), en imposant à certaines entreprises la publication d’informations fiables, détaillées et comparables, concernant leurs impacts environnementaux, sociaux, et de gouvernance (ESG). Elle remplace la directive NFRD (Non Financial Reporting Directive). 

Entrée en vigueur le 1er janvier 2023, la CSRD fait l’objet d’une mise en application progressive pour différentes catégories d’entreprises : 

→ Depuis le 1er janvier 2024, sont concernées toutes les entreprises qui remplissent deux des critères suivants : 

  • > 500 salariés
  • > 50 millions € de CA 
  • > 25 millions d’€ de total de bilan.

→ Depuis le 1er janvier 2025, sont concernées toutes les entreprises qui remplissent deux des critères suivants : 

  • > 250 salariés
  • > 50 millions de CA 
  • > 25 millions d’€ de total de bilan.

→ Au 1er janvier 2026 seront concernées toutes les PME cotées en bourse. 

L’objectif de cette directive est d’harmoniser et de fiabiliser la manière dont les entreprises communiquent sur leurs performances extra-financières, afin de permettre une meilleure transparence, une meilleure comparabilité entre les différentes structures, et une prise de décision plus éclairée pour les parties prenantes (consommateurs, investisseurs, partenaires commerciaux…). 

En d’autres termes, elle invite les entreprises à placer leurs enjeux ESG au cœur de leur stratégie et de leur reporting, au même titre que leurs performances économiques.

Voici les principales obligations imposées par la CSRD : 

  • Publier un rapport de durabilité selon des normes européennes précises, les ESRS (European Sustainability Reporting Standards), qui fixent notamment les thématiques à couvrir, les indicateurs à suivre et la structure du rapport, dans le but d’obtenir des informations standardisées et vérifiables.

  • Réaliser une analyse de double matérialité, avec une matérialité d’impact et une matérialité financière.

  • Vérifier les données publiées : le rapport de durabilité doit faire l’objet d’un audit par un organisme tiers indépendant, afin d’assurer la fiabilité et la sincérité des informations extra-financières.

  • Intégrer le reporting dans le rapport de gestion ou dans le rapport annuel de l’entreprise.  

Comment se déroule un audit CSRD ?  

L’audit CSRD est une évaluation qui permet aux entreprises de mesurer leur niveau de conformité au regard des exigences imposées par la directive européenne, de repérer les écarts éventuels et d’identifier les actions correctives à déployer en priorité. 

 

Cet audit a vocation à examiner la façon dont l’entreprise collecte, consolide et publie ses données relatives à la durabilité (émissions carbone, gouvernance, politique d’achats responsables, relations fournisseurs, risques climatiques, diversité et inclusion…). 

 

Il s’agit d’une évaluation structurée autour de différentes phases, et qui s’étend sur plusieurs mois :  

  • Le cadrage et la collecte d’informations 

La première étape est de définir clairement le cadrage de l’audit et de constituer l’équipe projet qui sera chargée de le préparer (responsable RSE ; DAF – Directeur administratif et financier…).

Cette phase de cadrage vise à clarifier : 

  • Les objectifs de l’audit ; 
  • Le périmètre (filiales, activités, services concernés…) ; 
  • Le calendrier à respecter ;
  • Les parties prenantes impliquées.

Une collecte documentaire est ensuite effectuée, afin de regrouper et d’inventorier l’ensemble des données ESG disponibles : politiques RSE, reporting existant, bilans carbone, codes de conduite, cartographie des risques… 

  • L’analyse de double matérialité 

La double matérialité est le cœur de la démarche de conformité CSRD. Elle consiste à analyser :

  • La matérialité d’impact, qui vise à évaluer comment l’entreprise influence son environnement, ses employés, ses clients et la société : quelles sont les émissions de CO2 générées ? Les conditions de travail dans la chaîne d’approvisionnement sont-elles respectueuses des droits de l’homme, de la santé et de la sécurité des collaborateurs ? Comment l’entreprise gère-t-elle ses déchets, sa consommation d’eau et de ressources naturelles ? Quel est son impact sur la biodiversité locale ? Ses produits et services favorisent-ils des modes de consommation responsables ?…

  • La matérialité financière, qui évalue comment les enjeux de durabilité influencent la performance économique de l’entreprise et sa création de valeur. Le changement climatique représente-t-il un risque pour les actifs de la société ? La difficulté à recruter certains profils impacte-t-elle sa croissance ? La raréfaction de certaines ressources menace-t-elle son modèle économique ? Les évolutions réglementaires liées à la transition écologique risquent-elles d’alourdir ses charges ?… 

Pour réaliser cette étape, il est possible d’organiser : 

  • Des ateliers collaboratifs avec les équipes internes ; 
  • Des consultations avec les parties prenantes externes ; 
  • Des entretiens qualitatifs avec les différentes directions métiers ; 
  • … 

Les informations recueillies lors de ces échanges pourront être complétées par des analyses quantitatives. L’objectif ici est d’obtenir une cartographie claire des enjeux ESG prioritaires pour l’entreprise, qui servira de base pour le futur reporting.

  • L’évaluation de la conformité aux normes ESRS 

Une fois les enjeux de matérialité clarifiés, l’auditeur évalue ensuite la maturité ESG de l’entreprise sur chaque thème exigé par l’ensemble des normes ESRS : gouvernance, social et environnement. Ce diagnostic met en lumière les écarts significatifs entre ce qui est exigé et ce qui est disponible. Le diagnostic quantifie ces gaps et évalue l’effort nécessaire à fournir pour les combler.

Un diagnostic détaillé est ensuite livré, avec l’ensemble des constats organisés par thématique ESRS. Le résultat est souvent restitué sous forme de tableau de conformité accompagné d’un score de maturité globale. 

  • La définition du plan d’action de mise en conformité CSRD 

À partir du diagnostic, les auditeurs élaborent une feuille de route opérationnelle qui récapitule :

  • Les actions urgentes à mener dans les 6 prochains mois ; 
  • Les chantiers à déployer sur 12 à 18 mois ;
  • Les améliorations continues à inscrire dans la durée. 

Ce plan d’action doit être réaliste, chiffré et pilotable, afin d’assurer une montée en conformité progressive jusqu’à la publication du rapport CSRD.

  • La mise en œuvre et le suivi

Une fois le plan d’action validé, débute le déploiement des actions de mise en conformité CSRD : collecte de données ESG fiables, formation des équipes, mise à jour des procédures, consolidation des indicateurs… 

Les auditeurs peuvent accompagner l’entreprise sur la durée afin de garantir la cohérence, la traçabilité et la vérifiabilité des informations publiées.  

À terme, la directive CSRD impose la vérification du rapport de durabilité par un OTI (Organisme Tiers Indépendant). Cet audit externe atteste de la sincérité et de la conformité du reporting.  

À quel moment réaliser un audit CSRD ?

L’audit CSRD peut être mené à différents stades de la mise en conformité :

  • En amont, pour établir un diagnostic initial et définir une feuille de route avant la première publication du rapport CSRD ;
  • En cours de déploiement, afin d’ajuster les processus, les outils de reporting et la gouvernance interne ;
  • En aval, comme contrôle qualité du rapport de durabilité avant sa publication officielle ou avant l’audit légal par un organisme indépendant. 

En général, il est conseillé de lancer l’audit au moins 12 à 18 mois avant l’échéance de reporting afin d’avoir le temps de corriger les écarts et de renforcer la qualité des données.

Comment réussir son audit CSRD ?

Vous l’avez compris, l’audit CSRD est loin d’être une simple contrainte réglementaire. Bien mené, c’est un véritable levier de compétitivité, qui peut permettre à l’entreprise de gagner en crédibilité, en notoriété et de s’imposer comme un acteur de la transition durable auprès de ses parties prenantes. 

 

Or, entre le manque de temps, de ressources et de recul, mener à bien ce projet en interne peut s’avérer particulièrement complexe et chronophage. Pour sécuriser son audit CSRD et réussir sa mise en conformité, il est donc fortement recommandé de se faire accompagner par un expert externe à l’entreprise. 

 

Chez WAYDEN, nous pouvons mobiliser un manager de transition spécialiste de la RSE, du développement durable et de la conduite de projets de transformation pour vous accompagner à chaque étape de cette évaluation. Grâce à son regard extérieur, sa posture neutre, son excellence opérationnelle immédiate et sa capacité à accompagner le changement et à faire bouger les lignes, il vous aidera non seulement à réussir votre audit CSRD, mais aussi à intégrer durablement les critères ESG au cœur même de vos pratiques, de vos process et de votre culture d’entreprise. 

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