Face aux nombre grandissant d'incivilités qui entache la sphère professionnelle, les managers devraient prendre à bras-le-corps la question du respect.  

  La vitesse, l’individualisation de la société et l’utilisation des nouvelles technologies ont sans doute modifié les relations. Et les rapports que nous pouvions entretenir avec nos semblables. Par conséquence, l’effritement des liens de proximité ont fait évoluer les représentations que nous avions du respect. Et la sphère professionnelle n’est pas épargnée par ce phénomène. Selon l’AFB, dans la banque, 64,3% des femmes sont victimes de ces actes irrespectueux ; alors que les hommes le sont à 35,7%. Huit femmes sur dix ont déjà été confrontées au sexisme au travail. Mais, comble de la situation, 56% n’ont pas été écoutées.   En 1852, l’essayiste et peintre Mary Sarah Newton nous alertait déjà sur la condition des femmes en écrivant : « les jeunes gens (…) sont vraiment peu indulgents, peu galants et même peu polis envers elles. L’éducation se perd et le respect n’est déjà plus de ce monde.» La lutte contre les incivilités doit être un combat sincère. Ces dernières sont aussi synonymes de pertes financières pour l’entreprise. En effet, les salariés confrontés à ces situations diminueraient volontairement leurs efforts ou la qualité de leur travail, quand ils ne quittent pas leur emploi, pour ne plus avoir à subir de telles interactions stressantes. Or ce stress professionnel est justement une conséquence directe d’une mauvaise prise en compte par le management de ces agissements.   Il semble donc appartenir aux chefs d’entreprises et aux managers — outre le devoir de protection qui leur incombe dans le cadre de la prévention en matière de santé physique et mentale des salariés (article L 4121-1 du Code du travail) – de doter les salariés des codes nécessaires pour évoluer sereinement dans l’entreprise. Par ailleurs, lorsque l’on considère les dix incivilités les plus courantes recensées par le cabinet Eleas, l’éradication des agissements jugés irrespectueux ne devrait pas demander un investissement démesuré, si ce n’est une vigilance de tous les instants.   On retrouve dans cette liste, par exemple, le fait de laisser les espaces communs sales et en désordre, pour 84% des salariés interrogés, gêner la concentration de ses collègues par des bruits (81%) et enfin, ne pas dire « bonjour » ou « au revoir » à d’autres collègues (77 %). Rien d’insurmontable. Mais une fois de plus, insuffler et promouvoir le respect doit se faire… avec respect. Dans ces conditions, pourquoi ne pas imaginer que le respect devienne un critère d’évaluation d’un audit social ou qu’il apparaisse dans le bilan de l’entreprise, en tant qu’actif immatériel ?   Lien vers l’article complet : https://www.hbrfrance.fr/chroniques-experts/2019/02/24359-question-de-respect/