Une méfiance accrue envers les dirigeants des très grandes entreprises

Aujourd’hui, nous assistons dans l’entreprise à un phénomène de méfiance accrue envers les dirigeants. Une étude Odoxa publiée en mars 2019 indique que 66% des sondés ont une mauvaise opinion des patrons des très grandes entreprises, les qualifiant de « méprisants », « autoritaires » ou encore de « malhonnêtes ». Au-delà du manque de qualités humaines attribué aux dirigeants des très grandes entreprises, 70% des sondés considèrent que ceux-ci n’agissent que pour leur intérêt personnel. Face à cette « crise » des dirigeants, il est tentant de penser que nous n’avons plus besoin de dirigeants en entreprise : la solution serait tout simplement de nous séparer d’eux !  

Le mal du siècle : la perte de sens

Pourtant, un chiffre très significatif est également mis en avant par l’étude Odoxa ; 80% des sondés ont une opinion favorable des dirigeants… de PME. Et si la figure tutélaire du manager n’était pas réellement remise en cause ? Et si la méfiance envers les dirigeants provenait de la distance entre le dirigeant et ses équipes ? Ainsi que dans la perte de sens croissante pour les salariés ? En effet, depuis quelques années, la souffrance psychique au travail, les « bullshit jobs » et le désengagement des salariés sont de plus en plus mis en avant. Un nouveau concept est alors apparu : le « brown-out ». Celui-ci désigne une nouvelle forme de maladie professionnelle, à l’instar du burn-out ou du bore-out, où les employés considèrent leur travail comme inutile. Le « brown-out » permet donc de populariser le nouveau mal dont souffrent les salariés : la perte de sens.  

Du manager-autoritaire au manager-inspirateur

Comment redonner du sens aux salariés dans leur travail quotidien ? iComment les valoriser et les inspirer à donner le meilleur d’eux-mêmes ? Comment développer un plus fort engagement des salariés ? La réponse se trouve dans une étude d’Harris Interactive sur l’impact des CEOs sur Twitter. Si 30% des utilisateurs de Twitter suivent des comptes de dirigeants, ils sont 51% à avoir été positivement influencés par la prise de parole de dirigeants ! Preuve que les dirigeants sont toujours nécessaires à l’entreprise, puisqu’ils assurent un rôle de mobilisation de leurs équipes, et plus largement des internautes. Et si le problème n’était pas tant le dirigeant en lui-même, comme le laissait penser l’étude Odoxa, mais plutôt son rôle ? En effet, les salariés n’attendent plus de leur dirigeant un management vertical et autoritaire. Au contraire, ils aspirent à plus d’autonomie pour réaliser leurs objectifs et ils souhaitent être inspirés et motivés par leur dirigeant. Le dirigeant peut alors aider les salariés à retrouver du sens quotidien dans leur travail. Cette redéfinition du rôle du dirigeant, du manager-autoritaire au manager-inspirateur, a déjà fait son chemin dans bon nombre d’entreprises. Le concept de l’entreprise libérée est révélateur à cet égard. En effet, l’entreprise libérée prône un lien de confiance renforcé entre le manager et son équipe, la diminution du nombre d’intermédiaires, une plus grande autonomie des salariés et une inversion de la pyramide managériale.  

Le dirigeant en entreprise : plus que jamais nécessaire !

Si l’étude Odoxa peut laisser penser que nous n’avons plus besoin des dirigeants. Elle révèle au contraire qu’ils sont plus que jamais nécessaires. En effet, les dirigeants demeurent un maillon fondamental de l’entreprise ; eux seuls peuvent créer du lien et redonner du sens à nos organisations.   Pour retrouver l’article complet de Christian Pousset, cliquez ici : https://www.hbrfrance.fr/chroniques-experts/2019/06/26331-dirigeants-une-espece-en-voie-de-disparition/ L’étude Odoxa sur l’image des dirigeants d’entreprises, publiée le 14 mars 2019 : http://www.odoxa.fr/sondage/mauvaise-image-grands-patrons-plombe-celle-de-lensemble-chefs-dentreprise/ L’étude Harris Interactive Les #CEOs sur Twitter, publiée le 14 octobre 2018 : https://blog.twitter.com/fr_fr/topics/company/2018/etude-dirigeants-sur-twitter.html