Le Darknet, la face sombre du net

Le Darknet est le lieu idéal pour échanger des documents sensibles par voie de coffre fort numérique et qui doivent circuler anonymement (dossiers personnels, bases de données, fichiers stratégiques, confidentiels, formules, process...). On trouvera certainement dans le Darknet des applications grandissantes dans  l'implémentation et l'évolution de la RGPD. Le Darknet, c'est aussi le berceau du Bitcoin : c'est la plateforme où le Bitcoin prend vie, telle une véritable devise, il est liquide, l'on règle ses achats avec. Le Bitcoin y est une monnaie avant tout, et pas seulement une valeur spéculative.  

Le Deep Web

Le darknet fait partie d'un web plus large : le "deep web". Le deep web est toute la partie du web (on parle de 96% de tout l'internet, en réalité) qui n'est pas référencée par et donc pas accessible via les moteurs de recherche habituels. On y trouve donc des sites web classiques qui ont choisi de ne pas être indexés, pour différentes raisons, ou encore des serveurs privés qui s'échangent des données tout aussi privées. Dans ce deep web, on trouve le darknet : l'internet clandestin. Il représenterait 80% du deep web. Le darknet n'est dark que parce qu'il ne tracke pas l'identité (l'adresse IP, principalement) de ceux qui y passent. Si l'on retient cela, on comprend plus facilement la nature des activités qui s'y développent. C'est un réseau superposé (ou réseau overlay) qui utilise des protocoles spécifiques intégrant des fonctions "d’anonymisation". Pour accéder au darknet, il faut impérativement passer par des logiciels ou des configurations spéciales, comme TOR ou 2F2, par exemple.  

L'annonymat du web

L'anonymat quasi total favorise bien sûr de nombreuses formes de criminalité.Néanmoins, on apprend que les acteurs de certaines formes de criminalité (commerce d'armes et de drogue, terrorisme, pédophilie,..) se sont trouvés d'autres lieux de rendez-vous et d'autres canaux de communication encore plus underground, obscurs et impalpables comme le deepweb et les autres strates de l'internet (voir infographie plus bas), ou plus éphémères et banalisées, comme les téléphones portables ou certaines applis de chat. D'autres criminels ou marchands illégaux (faux papiers, tueurs à gage, trafic d'organes, réseaux de prostitution, téléchargements illégaux) ont fort malheureusement encore largement pignon sur rue dans cet endroit.A retenir toutefois : les activités criminelles du darknet sont minoritaires parmi toutes les activités qui s'y déroulent.   Car en effet, l'anonymat favorise aussi les rassemblements d'idéologies opprimées ou de prises de positions politique dissidentes, laissant la parole à tous types de groupuscules, mais aussi aux populations oppressées vivant, par exemple, sous la dictature ou la censure. Le darknet permet donc aussi aux populations muselées d'échanger  librement et d'élaborer les bases d'un soulèvement populaire, par exemple. On y trouve aussi certaines ONG qui craignent la censure. Enfin, de nombreux sites tout à fait licites et irréprochables font figurer certaines de leurs pages sur le darknet. Par exemple, le réseau social Facebook dispose d'une adresse sur le réseau TOR. Inattendu.  

Un commerce parallèle

De plus en plus, les lois et la police infiltrent le darknet et commencent à prendre le contrôle de certaines dérives, notamment celles concernant le commerce.Si l'on s'intéresse de plus près aux activités qui ont lieu sur le darknet et qui touchent le tissu économique dans lequel nous évoluons en tant que professionnel ou consommateur : On peut citer en premier lieu le commerce de contrefaçons et produits volés, voire de produits qui n'existent même pas. Ces marchés parallèles sont des fléaux pour beaucoup d'entreprises qui produisent des biens de consommation (électronique, pharmaceutique, alimentaire, textile,...). Toutefois, ces plateformes, énormes supermarchés virtuels illégaux, ferment les unes après les autres, infiltrées par des enquêteurs spécialisés.  

Le Hacking

Le darknet est aussi le berceau de nombreuses cyber attaques de grande ampleur. Les hackers se trouvent et échangent en tout anonymat, sur la base de "CV" listant leurs compétences de piratage ou autres activités plus ou moins sombres en consultation libre. Leur objectif est le plus souvent de parvenir à pénétrer les réseaux des entreprises pour y voler des bases de données, pour copier ou saboter la production industrielle, ou encore pour nuire à la réputation de l'entreprise en mettant au jour son incapacité à empêcher les intrusions dans leurs systèmes. Pourquoi? Pour l'argent, par idéologie, pour le quart d'heure de gloire ou par simple défi. Accéder au darknet n'est pas réservé aux hackers. Vous, votre collaborateur, votre voisine, avec un simple ordinateur et un accès au web (classique), chacun peut trouver en deux clics les téléchargements et tutoriels nécéssaires à ouvrir la boite de Pandore. D'autres niveaux de web existent encore, mais qui saurait s'y intéresser? Soyons clairs, le darknet n'est pas un endroit sûr, mais restons vigilant à tout moment car l'internet que nous connaissons (et qui ne représenterait que 4% des contenus et 0,2% des sites existants sur l'internet) ne l'est parfois pas beaucoup plus.  

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