Troisième filière industrielle française, le nucléaire est un secteur économique majeur de l’Hexagone. Il rassemble pas moins de 3 000 entreprises et 220 000 salariés. Si elle a été longtemps perçue comme une filière d’excellence, cette industrie souffre aujourd’hui d’un déficit d'attractivité, qui génère, depuis plusieurs années, un important manque de professionnels qualifiés.   

Le manque de talents dans l’industrie nucléaire : un constat de longue date

Le 10 février 2022, Emmanuel Macron dévoilait son plan de relance du nucléaire civil avec la construction d’un nouveau parc de six réacteurs EPR. Le chef de l’État annonçait un début de chantier pour 2023 et une mise en service à l’horizon 2035.   Le GIFEN (groupement des industriels français de l’énergie nucléaire), estimait ainsi à 30 000 le nombre de recrutements nécessaires pour mener à bien ce projet, en comptant 20 000 recrutements pour les chantiers de construction et 10 000 recrutements pour l’exploitation et la maintenance. Dans le cadre de ce projet d’envergure, EDF va notamment ouvrir 3 000 postes en 2022.  Toutefois, un doute demeure encore sur la capacité à atteindre cet objectif compte tenu du manque de savoir-faire dans cette industrie En effet, cela fait près de 10 ans que la filière du nucléaire souffre d’une baisse croissante du nombre de professionnels qualifiés. Selon Public Sénat, 70 % des besoins en soudeurs, tuyauteurs et chaudronniers ne sont pas couverts en France.  En 2020, on estimait les besoins en compétences dans le nucléaire à 8 000 emplois par an, selon la SFEN (Société française d’énergie nucléaire). Parmi les métiers en tension dans le nucléaire : ingénieurs, électriciens industriels, chaudronniers, soudeurs, robinetiers, techniciens, automaticiens, instrumentistes, mécaniciens sur machines tournantes, experts en génie civil, chercheurs…   

Comment expliquer la pénurie de talents dans le nucléaire ?

Le manque de talents dans le secteur nucléaire s’explique de plusieurs façons. En effet, si le recrutement dans cette filière avait le vent en poupe il y a une dizaine d’années, le nucléaire fait aujourd’hui face à un manque d’attractivité auprès des jeunes. Le secteur a ainsi dû mal à remplacer les nombreux professionnels partis à la retraite. De plus, en matière de recrutement, le nucléaire est en forte concurrence avec d’autres filières d’activité qui séduisent plus les candidats. C’est notamment le cas de l’aéronautique, des nouvelles technologiques ou encore de l’automobile.    

Des solutions pour remédier au manque de savoir-faire dans le nucléaire

Face à ce manque de talents, de nombreux acteurs du nucléaire, soutenus par le gouvernement, ont mis en place des actions d’envergure pour générer plus d’emplois dans le secteur. Les entreprises investissent notamment dans la formation des jeunes et développent de nombreux programmes d’aide à la reconversion vers les métiers du nucléaire.  En 2021, une Université des Métiers du Nucléaire a notamment été créée afin de dynamiser et valoriser les offres de formation de la filière, dans le cadre du plan Excell porté par EDF et d’autres industriels.