Face à la hausse actuelle des coûts de l’énergie, le recours au télétravail est fortement encouragé par le gouvernement. Mais la généralisation du home office est-elle réellement une solution efficace dans un contexte de crise énergétique ? WAYDEN vous répond.   

La crise énergétique : causes et contexte

La crise énergétique fait référence à la pénurie d’énergie qui existe à l’échelle mondiale depuis 2021. En effet, suite à la reprise accélérée de l’économie après la crise sanitaire du Covid-19, nous avons assisté à une hausse soudaine de la demande d’énergie, qui a généré une augmentation progressive des prix des matières premières (gaz, pétrole et charbon).  Cette crise de l’énergie s’est intensifiée suite à la guerre en Ukraine et aux arrêts d’approvisionnement en gaz de la Russie (premier producteur de gaz naturel au monde) auprès de plusieurs pays européens (Pologne, Bulgarie, Finlande, Pays-Bas, Danemark…).  Selon l’Agence internationale de l’énergie, il s’agit de la première crise énergétique mondiale. Entre décembre 2020 et décembre 2021, le prix à l’importation de l’énergie dans la zone euro a plus que doublé, ce qui représente une hausse sans précédent (selon les données du Conseil de l’Union européenne).  En France, cette pénurie s’explique également par un taux d’indisponibilité élevé des centrales nucléaires, suite à l’arrêt de 32 réacteurs sur 56 en 2022 pour des raisons de maintenance et de contrôle.  Actuellement, dans l’Hexagone, les marchés fixent pour 2023 un prix du gaz 5 fois supérieur à celui de 2021.   

Comment le télétravail peut-il répondre aux défis liés à la crise énergétique ?

Le télétravail s’est fortement démocratisé pendant la pandémie du Covid-19 et lors des confinements successifs. En janvier 2021, 27 % des salariés le pratiquaient, selon la Dares, contre 4 % en 2019.  Face à la hausse des coûts énergétiques, le télétravail peut être perçu comme une solution prometteuse pour réduire les dépenses liées à l’énergie.  En octobre 2022, le gouvernement avait d’ailleurs proposé une liste de mesures pour réduire les risques de coupures de gaz et d’électricité pendant l’hiver. L’une des recommandations était le recours accru au télétravail. Plus récemment, en avril 2023, le Ministère de la Transition énergétique demandait aux sociétés de placer le télétravail au cœur de leur dialogue social afin d’agir pour la sobriété énergétique en entreprise.  La mise en place du travail à domicile permet en effet de réduire les déplacements quotidiens et de diminuer la consommation énergétique dans les locaux professionnels (éclairage, chauffage, électricité…).  Selon une étude de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) et de l’IFPEB (Institut français pour la performance du bâtiment), le recours au télétravail n’aurait toutefois qu’un impact minime sur la consommation énergétique en entreprise quand seulement une partie des salariés travaillent à domicile. Cependant, quand l’ensemble des employés est absent et que le site est fermé, cela permettrait de générer des économies globales allant de 20 à 30 %. Or, il faut garder à l’esprit que ces coûts d’exploitation sont simplement transférés sur le domicile du télétravailleur et qu’ils alourdissent de facto sa facture énergétique. La démultiplication des points de travail liée à la généralisation du télétravail génère ainsi un effet rebond. Cependant, si l’on en croit l’étude de l’Ademe, ces répercussions restent de « très faible ampleur », avec une moyenne de 1,4 kWh par jour télétravaillé (pour une consommation journalière habituelle de 20 à 40 kWh). Par ailleurs, la baisse des déplacements générée par le travail à domicile permettrait également de réaliser entre 20 à 40 kWh d’économies dans les transports.  → Pour en savoir sur le sujet, découvrez notre article : « Comment mettre en place le télétravail ? Nos 5 astuces ».